Marathon de Paris : Pour quelques secondes de plus

BySylvain Pigeau

Le 3 avril, six Grenouilles qui ont pris part au marathon de Paris sous un beau soleil printanier.  Fabrice Fonds en 3 h 36, Pascal Larifla en 3 h 56, Didier Henri en 4 h 31, Gildas Tauliaut en 5 h 02 pour son premier et Eric Beltan en 3 h dont voici le récit. (Sophie Rivals, qui a dû hélas abandonner sur blessure)

Screenshot_2016-04-03-18-00-45De retour de Paris j’ai eu le temps de méditer sur mes 3 :00 :03 et ce pour la bonne raison que la question n’a pas manqué de m’être posée, « c’est quoi ces 4 secondes » sous entendu qui empêche d’afficher un résultat en 2 heures quelque chose. Avant d’aborder cette épineuse question je reviens à ma course et comment je l’ai abordé. Comme je suis un garçon qui aime atteindre ses objectifs j’avais été assez modeste lors de mon bizutage marathon à Nice en novembre 2015 en « sassant » en 3h30. J’avais assez rapidement constaté mon sous régime et j’avais apprécié consacrer mes 3h13 de course à doubler une sacrée quantité de coureurs. Fort de cette expérience et un peu plus ambitieux j’avais choisi un sas de 3h15 à Paris avec pour objectif avoué de me rapprocher le plus possible des 3 heures et non avoué de passer en dessous. Et c’est la qu’il faut se méfier de l’expérience car à Nice ou nous étions 15000 au départ sur des voies larges je n’avais aucun mal à m’installer dans un rythme plus élevé que le flux dans lequel j’évoluais. A Paris nous étions dans les 50000 avec une première partie moins large ce qui m’obligeait constamment à ralentir, accélérer, zigzaguer ce qui n’était pas franchement optimal mais ne m’a pas empêché de faire mon premier semi dans les temps. Au ravito des 27 j’ai eu la joie de partager un moment d’émotion avec monsieur Fabrice en personne qui m’a vertement encouragé ce qui a boosté ma motivation pour la suite s’il en était besoin. Petit détail qui aura son importance j’avais un léger décalage entre mon GPS Garmin 910XT et les marques de passage officielles qui arrivaient légèrement après mon bip. A la fin de la course je totalise 42,320 km soit 125 m de plus que la distance officielle de 42,195 km. Poursuivant ma course j’arrive aux km 40 (GPS) en 2:49 :53. Je me dis vite fait dans ma tête que çà va le faire puisqu’il reste 2 km et que j’ai 10 minutes et 7 secondes pour les faire. Je tourne alors en 4:30 sur les 2 km restants mais quand j’approche la borne des 42 je me rends compte que je vais être juste. Grosse accélération jusqu’à la ligne que je passe à fond mais un regard rapide vers le chrono et voila. Bien sur les 125m d’écart de mon GPS plus les 195m après les 42 ça fait 220 m.

Et voila je crois que j’ai bien compris la leçon, UN MARATHON CE N’EST PAS 42 KM MAIS C’EST BIEN 42,195 km et maintenant pour moi cela fait une grande différence. Pour être franc je suis vraiment content de cette course car vers le KM15 lorsque j’ai ressenti une vive douleur au mollet droit, douleur qui c’était initialement déclarée lors de ma reprise CAP après le gwadloup tri j’ai tout de suite pensé que les carottes étaient cuites. J’ai cru avoir ralenti à ce moment mais mon relevé de temps dit le contraire mais dans ma tête j’ai fait les 30k restants sur la défensive avec des moments critiques notamment les sorties de tunnels ou sa contractait très fort.

Pour terminer je vais juste évoquer un moment très spécial de ce marathon. C’était lors de la traversée d’un long tunnel dans lequel il y avait un éclairage un peu blafard et surtout une musique très planante diffusée par un DJ, d’ailleurs c’était plus du son que de la musique. Au même moment je voyais devant moi une horde d’êtres humains en train de fuir ou peut être au contraire en train de converger vers quelque chose qui les attirait irrésistiblement, un moment très fictionnesque complètement « décalé » dans l’espace et le temps.

Pour conclure ce trop long bavardage je vais dire que je pense que ce marathon ne sera pas mon dernier et qu’un homme averti en vaut 2 alors prochain sas = 3 heures et advienne que pourra.

Amitiés à tous

Eric